Be Kind Rewind - Soyez Sympas, rembobinez

Publié le par Bardamu

BKR-copie-1.jpg

Be Kind Rewind est l’apologie, l’hommage aux effets spéciaux de bouts de ficelles, bricolages improbables en carton, papier-mâché, maquettes et autres playmobils en mouvement dans des emballages de pizzas.

 

Gondry est un gosse jouant au Lego avec des caméras : un minimum de « vrais » effets spéciaux (par ordinateur, donc), un maximum de patafix, colles, ciseaux, pâte à modeler (tout ce qu’on pourrait trouver sur les tables d’une classe de maternelle, en fait), et c’est Jack Black et Mos Def qui s’exercent aux remakes de films en VHS effacés par un accident magnétique. Ainsi, ils commettent en panique des versions cheaps de Robocop, le Roi Lion, King Kong, Rush Hour…

 

Avec un minimum de cinéphilie, on goûte ces gentils cabotins, Ed Wood / Méliès du Bronx imaginer toute sorte d’artifices complètement ratés et se trémoussant dans leurs costumes ringards.

 

Je ne pense pas que le message soit une critique des remakes- très en vogue ces temps ci- ce serait plutôt un amour marqué pour les ingénieurs du trucage kitsch, les génies de la bobine qui veulent faire croire que 3 boîtes d’allumette superposées face à une poupée dinosaure est en fait la destruction de Tokyo par Godzilla ou qu’un Cut sur une pizza est un fait une gerbe de sang.

 

La Gondry’s touch de ses fameux clips (White Stripes, Radiohead) revient ici : un film « suédé » (c'est-à-dire re – tourné) équivaut un peu à un clip, en quelque sorte. La sincérité et la passion avec lesquelles s’activent Black et Mos Def va-t-elle sauver le vidéoclub ?  

 

On peut imaginer cette nostalgie sous-jacente envers la vidéocassette comme ces collectionneurs de vinyles qui attendent religieusement les craquements des sillons endommagés. Parce que le film traite aussi des changements d’époques avec cet immeuble délabré qui attend la démolition. On tourne une nouvelle version d’un film, d’une histoire comme un graffiti recouvre un autre graffiti, pas forcément meilleur, pas forcément moins bon (et comme un immeuble en remplace un autre, avec d’autres gens remplaçant d’autres gens, d’autres histoires…).

 

Sigourney Weaver a un petit rôle qui lance la dernière partie du film, très humaniste. Pour ma part, j’ai bien rigolé (Jack Black a des postures et des phrases qui, chez tout autre que lui, seraient absolument insipides et nulles ; lui les rend marrantes). 

Publié dans Cinéma

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article