Jérôme Soligny - David Bowie - 10/18 (2002)
Pendant l’époque Aladdin Sane, un bien triste épisode :
« Bowie passe par Paris, où Jacques Brel, qu’il admire, refuse de le rencontrer (Comment un pédé pareil peut-il croire que je pourrais avoir envie de le voir ?), et après une conférence de presse à l’hôtel Georges V où il subit un flot de questions affligeantes dont la tristement célèbre Quand on parle de vous, faut-il dire il ou elle ?, il rentre chez lui… »
Plus loin, un concert mémorable :
« Au printemps 73, la Bowiemania déferle sur la Grande-Bretagne et « Aladdin Sane » est n°1 partout. Le premier concert, la plus longue tournée jamais entreprise en Angleterre (55 dates), qui a lieu à Londres, le 12 mai, à l’Earl’s Court, est une catastrophe ; 18.000 personnes, conditionnées à la fois par RCA (la maison de disques) et les médias survoltés, vont littéralement déjanter. Sous l’emprise de l’alcool et des drogues plus dures qui commencent à faire leur apparition, une partie du public va se déshabiller, copuler ou uriner dans les allées. Le service d’ordre est impuissant et c’est Bowie qui doit intervenir de la scène, pour tenter de calmer les esprits. »
1995, l’album Outside :
« L’enregistrement d’Outside a été particulier. Tout est parti de longues jams que les musiciens ont faites ensemble. Brian et David ont enregistré des heures et des heures de musique. Chaque morceau durait au moins 30 minutes. Nous avons été enthousiasmés par le résultat, au point que lorsqu’on réécoutait les prises au casque, nous avions littéralement les larmes aux yeux. L’idée était d’essayer de nous sortir de notre contexte naturel, en nous donnant des indications précises, à chaque début de séance. Le soir, à l’hôtel, Brian nous préparait des consignes sous la forme de petits mots qu’il nous remettait le matin. Par exemple : Erdal, on est en 2050, tu es en Arabie Saoudite, et tu en en train de jouer sur une scène disco-pétro-psychédélique, et dans le public se trouve le cheik Abraham, ton futur beau-père, que tu dois impressionner avec tes lignes de basse. Partant de là, c’était à nous d’imaginer le reste. Le côté oriental, l’aspect mystique, bref, tout un monde. Pendant tout ce temps, David peignait des tableaux. Il n’a pas du tout chanté pendant que nous enregistrions, mais il faisait des toiles sans arrêt, de nous, de tout ce qui lui passait par la tête. » [Erdal Kizilcay (1995)]