Evreux - Le Rock dans tous ses états 2007

Publié le par Bardamu






Evreux, la ville de Debré, de l'Abordage (que de bons concerts), du premier concert en France de Jimi Hendrix (authentique)...et du Rock Dans Tous Ses Etats.

La deuxième journée du festival ébroïcien accueillait moult invités de prestige et nous y étions, nous, intrépides radioboys rouennais.

13.45 : le macdo du mont riboudet : deux big macs, deux cheeseburgers, une moyenne frite (achevée avec peine), un fanta moyen (borborygmes aux puissants échos suivant).

13.55 : Gloria de Patti Smith dans les feuilles et c'est parti !

14.45 : Arrivée sur les lieux, devant nous, trois gandins, sorte de sctroumpfs cailleras, dans leur caisse crasseuse jettent des pétards sur les passants. Parking, le flux des festivaliers, le soleil, une autre voiture devant nous avec l'autocollant GRD, signe distinctif des grolandais d'adoption.

15.15 : badgés, braceletés, armés juqu'aux pré molaires d'appareils photos, d'enregistreurs audios et même d'une caméra, nous investissons le débarras, pardon, le local de la radio (une toute petite pièce servant habituellement de cabine-vestiaire (on est dans un hippodrome-terrain de foot, rugby en temps normal). Cds en vrac, une console, deux ordinateurs, des pâtisseries orientales aux fraîcheurs douteuses, brochures de festivals partout, affiches de groupes, des cendriers remplis...

15.17 : la première bière. Valentin ne peut nous suivre, nicolas et moi parce que son bracelet tout rose ne lui donne pas accès au catering presse mais il y a une ruse : une "warp zone" derrière les toilettes mobiles (très classes cette année il faut bien le signaler). Dans ce chemin de traverse, nul cerbère à la bedaine et aux biceps surdimensionnés. La voie est libre. Au bout, le catering et les boxes à bourrins.

15.40 : mademoiselle K ouvre le bal. Entendu de derrière la scène, ça donne du rock fièvreux et tendu. On lui saute dessus peu après le concert pour une dizaine de minutes d'entretien. Avant de débuter, elle nous prévient:"je veux pas entendre de "comment tu es venue à la guitare - pourquoi tu t'appelles K - pourquoi tu aimes la musique". On se tient à carreaux.


Peter Von Poehl


Le set de Midlake sur la scène B berce les festivaliers qui comatent doucement dans l'herbe. Encore du soleil. Fumée de joints, un petit groupe de lycéen arbore une pancarte "free hugs - calins gratuits". Ils sont hilares. Le concert fini, mouvement de foule vers la scène A pour Peter Von Poehl. Ancien guitariste de A.S. Dragon, ayant collaboré avec Burgalat et Houellebecq lors de son aventure musicale. De loin, il ressemble à un Kurt Cobain endimanché, ou un Klaus Kinski brushingué sortant du coiffeur. De belles mélodies et une batterie qui donne de la puissance à des chansons très atmosphériques. J'avais quelques appréhensions quant à la transition scénique mais au final, c'était un gig très plaisant. Les ondées poétiques s'entremélaient à des fulgurances rock, le tout verni par les deux belles choristes.

Retour au studio : interview de Valentin et de Nicolas de Midlake. Puis de Menomena, trois musiciens de Portland, particulièrement sympathiques.


Les zouaves popeux de Portland : Menomena


Au loin, des effusions hardcore d'une tronçonneuse et d'une scie à métaux ; les riffs et la voix sauvage de Draft. Peter Von Poehl passe par le studio. Très affable, il s'exprime dans un français timide. Il penche la tête et ponctue ses phrases d'un sourire gené. Son travail avec Vincent Delerm, sa tournée avec Air, les influences musicales et littéraires qui l'ont guidé...


Quelques considérations et bières plus tard, on assiste au concert de Sharko. Une pop déconneuse mais qui a des envolées puissantes. David Bartholomé - sorte de florent pagny (pour la coiffure) indie sous l'effet d'un narcotique - s'époumone, se démène, bondit...
L'électron moléculaire rock vient aussi répondre à nos questions avec Julien, le batteur. C'est un exercice particulièrement délicat d'interviewer Sharko. David digère mentalement les questions pendant un certain temps, il a le regard d'un illuminé et il répond ; il y a un battement de quelques secondes qui déstabilise. Le personnage est habité et il nous parle de la correspondance de julien avec julien (le gagnant de la nouvelle star qui avait chanté "excellent" du groupe lors d'une audition), du public bien particulier des festivals ; de la Belgique, de l'avenir...





La tension monte d'un cran. On nous annonce la visite de Franck Black. Il est en train de se restaurer. Sa majesté arrive (on dirait Vic Mc Kay de la série The Shield) quelques poignées de minutes après. On est tous fébriles d'avoir une légende en face de nous. C'est nous les primates et nous sommes au septième ciel. L'interview s'enlise dans des politesses mais Franck Black accepte et reçoit en pro ; il ne force pas la sympathie, il semble ailleurs. En une boutade révélatrice, il nous dit qu'il est là pour l'argent et que les pixies c'est bel et bien fini.

-But where are the catholics ?
-I haave noo idea.


L'époque de la capillarité luxuriante pour Frank Black



On est sur un petit nuage. Mais les bières s'amoncelant dans nos vessies appellent un délestage séance tenante. Les toilettes mobiles. Et deux musiciens des Kaiser Chiefs. Tous drapés dans les effluves mictionniques des Kaiser batteurs et Kaiser guitaristes, nous les convions.





Une ambition semble les guider : conquérir le monde. Les stades les plus gigantesques sont leurs objectifs. Ils ont encore la motivation de tourner malgré le fait qu'ils ont headliné Glastonbury le mois dernier...

Sortis du studio, plus d'interviews à faire. Nous relestons la charge avec quelques bières. Et puis nous allons en backstage regarder Franck Black. Sans guitare, une main dans la poche, il pousse ses hurlements rauques sur un son très massif, le bassiste, coiffé en iroquois, valoché de cratères râpeux sous ses yeux livides avait des mimiques et des grimaces de souffrance sur ses riffs appuyés. Moult carambolages dans la fosse, des mains,des pieds, des frimousses hagardes naviguent dans tous les sens sur les hauteurs des premiers rangs...

Un peu plus tard, les Kaiser Chiefs embrasent le public dans un délire de lumières et de refrains hystériques ; leurs hymnes de stades sont repris par le public qui semble, pour la deuxième fois de la journée (après Frank Black) se lâcher véritablement. Mieux vaut tard que jamais...



Moi et sa majesté pixienne Frank Black - frères de goîtres forever...


Publié dans Concerts

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Belle retrospective, pour un festival un peu plus mollasson qu les dernières éditions. La faute au nouveau patron? <br /> En tous cas, la soupe de légumes bio et le banana club ont brillé par leur absence, laissant les pauvres festivaliers "priés de déguerpir, on ferme", à seulement 2 heures du matin. <br /> Heureusement que le camping était là pour rattraper tout ça à coup de free fucks "nan j'déconne", pendant que d'autres vomissaient en bordure d'autoroute. A l'année prochaine!!!
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