2 jours à tuer - Jean Becker

Publié le par Bardamu






Dupontel a encore cette mine tourmentée, sinistre, superbement mélancolique. La maladie de Sachs, Le Créateur, même le récent Chrysalis attestent de sa constante recherche de rôle d’inquiets, d'atrabilaire, de fiévreux, de trouble-fêtes de la normalité. Ici, il s’autodétruit.

Pubard fatigué de concevoir des spots infantiles, régressifs et cyniques. Il crache ses innombrables vérités à son entourage. Ses collègues, ses clients, sa femme ; un dîner d’anniversaire entre amis tourne au savoureux carnage. En une seule scène, on a tout ce que n’a pas le – trop long et quelque peu surestimé – Conte de Noël. Un bon vieux règlement de comptes où la morale bobo-quadra huppé explose à chaque sentence destinée à en finir avec les faux semblants. La funeste vérité de ses relations. Albert inflige aussi des dommages collatéraux à sa famille. Sans grands remords, à la première apparence.

 

Alors, il veut partir très loin. Mais ce n’est pas pour la raison qu’on croit. C’est là toute la saveur du twist qu’on pressent par quelques phrases à double sens. Dès lors, c’est toute l’histoire qui se retourne et qui donne même aux jeux de massacre du début une saveur amère. On écoute la chanson de Reggiani (en dévoiler le titre serait trahir ce fameux twist) au générique de fin en s’interrogeant sur cet homme. Est-il plus brave que pusillanime, plus attentionné qu’égoïste ?

La dernière partie du film en devient anecdotique et on est moins dans la suggestion, François Ozon aurait probablement incorporé plus d'abstrait, plus d"'absences"...


Publié dans Cinéma

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