Dead Space - Pc [Electronic Arts]

Publié le par Bardamu




On marche dans des couloirs sombres, les murs tapissés d’étranges inscriptions, bardées de giclures de sang ; au sol, des cadavres, des membres déchiquetés qu’on écrasent de nos pas, de la fumée s’échappe ici, des étincelles jaillissent là bas, devant une silhouette aux appendices acérés, qui s’enfuit…en parcourant les salles dévastées du vaisseau Ishimura, on entend des drôles de bruits…des chuchotements, au loin, d’une voix féminine qui chantonne une berceuse, des cris de souffrance, étouffés par des chuintements, des feulements, des ronronnements de créatures tourmentés, tapies dans les entrailles de métal des conduits d’aération ; il y a aussi des chutes d’objet, des pas qui résonnent, des échos inconnus, des choses se cachent, des choses malfaisantes qui rôdent, qui nous observent de leurs globes éclatés, à quelques mètres, à quelques secondes, et elles peuvent surgir à tout instant…

 

On ouvre une porte…quelques pas et le mur de droite qui s’éventre, apparait un humanoïde aux yeux exorbités, la langue pendante sur une double mâchoire, les tripes ouvertes, des protubérances grotesques, deux gigantesques pattes aiguisées sortant de son dos…une rafale de trancheur…il perd ses jambes…il rampe en exsudant un râle terrible, sa folie meurtrière décuplée par la douleur…une deuxième rafale lui sectionne l’épaule…sur le mur d’une des premières salles du jeu, cette inscription : « Cut Off Their Limbs » [coupez leur les membres].

 

Invasion de monstres dans le navire d’extraction minière, rarement présents dans les pièces, plus souvent recroquevillés dans une cache au plafond, dans un coin, sous le sol. Même quand la gravité n’est plus en fonction, on est littéralement cul par-dessus tête et il faut alors viser encore plus juste…avant qu’ils ne vous encerclent définitivement.

Car ils sont vifs…ils peuvent infecter d’autres cadavres pour donner naissance à un autre monstre ; de leurs ventres, peuvent surgir d’autres créatures, comme ces aliens aux visages de bébés (infection de fœtus !), ces dépouilles sanguinolentes, dans leurs cocons de pourriture, pendant aux murs, vomissant des tentacules, comme ces géants grondants, aux carapaces épaisses…comme ces scorpions, autrefois humains, charriant leur putréfaction sur les murs…

 

Les graphismes sont splendides, l’interface arborant des très beaux hologrammes pour toute les données du jeu : inventaire, messages vidéos, objectifs à atteindre…seule la carte, absolument illisible, est critiquable…la vue est en 3ème personne, derrière le RIG, cette armure , à l’esthétique très Bioshockienne, du héros, et elle est magnifique (on tourne autour du héros, on s’immerge très vite dans son environnement), certes, on la maudit quand des ennemis courent à nos trousses car il n’y a pas de demi-tour rapide, comme dans un Resident Evil, on ne connaît pas la distance qui nous sépare de leurs lames…

 

L’environnement est tout aussi létal, l’ambiance, bien connu, de l’arrivée dans un endroit clos où un massacre a eu lieu, sublime la poésie d’une folie collective : celle d’un fanatisme religieux épris d’éternité…

 

Quel sentiment de solitude, un sentiment plus poussé que dans Metroïd Prime, peut-être même plus que dans Bioshock…similitude du vide qui nous entoure, la mer, l’espace…

 

On l’aime ce découpeur plasma, c’est notre seul véritable allié dans ce cauchemar spatial inouï de poésie morbide…ah ces phases de gravité zéro où les corps flottent autour de nous…



Publié dans Jeux Vidéo

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