Didier Super s'entête à persister - Théâtre du Point Virgule - 18.10

Publié le par Bardamu



Les violeurs, les chefs d’entreprise, les manants, les curés, les arabes, les noirs, la télé…tout le monde en prend pour son grade, même le public (une certaine Aurélie, ce soir est « conviée » par Didier Super à venir chanter en duo…elle s’apprête à monter sur scène, il la toise avec un regard pervers : « attends d’avoir l’air vraiment bête pour rougir »/ « Moi, je fais çà pour humilier les gens »…

 

Il entre et puis regarde le public… « Alors qu’est ce qu’on a, ce soir ? (un temps) Alors, un public de merde… (Un temps) une ambiance de merde… » 

 

Il attache sa guitare avec du scotch marron « vous avez une idée du budget à la culture, maintenant »…

 

Il ponctue ses tirades antivieux, anti-jeunes, anti-canidés, anti-technicien en pouffant et dévoilant une dentition contrariée, de larges binocles, une bedaine d’hobereau picard.

 

Une chanson contre les homos ? On est en plein dans le Marais, au théâtre du Point Virgule. Il se rue sur les portes et les ouvre en grand pour brailler.

 

Le public est trop mou ? Il se saisit de coussins et les projette, furibond, sur les rangées. Bondissant partout ! « Mais vous allez chanter ? » Le public ne suit pas « Mais vous avez 2 phrases à retenir, vous avez pas le bac ou quoi ? »

 

Une chanson contre les clochards, les sacrifiés de la coiffure Tektonik, même les enfants en prennent pour leurs tétines !

 

« Maintenant, chacun va tenir la main de son voisin…(tout le public s'éxécute ; tous, un peu dégoûtés par ce contact charnel avec un inconnu) la chanson s’appelle Tenir un con par la main », au premier rang, une pauvre dame reste vissée à ses voisins. « Non, madame, il faut pas rester comme çà, sinon ça valide ce que je dis » (cette pauvre dame, sur laquelle Dédé Super fera mine de mitrailler la tête d’épaisses et profondes flatulences lors d’un mémorable karaoké multicolore en playback assumé sur son « unique tube » Y’en A des Bien »).

 

C’est lui qui manque sur la photo avec Férré, Brassens, Brel et on l’imagine facilement sauter sur la table et leur brailler dessus « Arrêtez de vous la péter ! »

 

C’est paillard, c’est égrillard, c’est une magnifique fripouille punkoïde-picarde qui dégoise des sublimes horreurs abjectes et cruelles ; c’est le barde Assurancetourix avec la misanthropie de Céline, et rajoutez-y l’abbaye de Thélème, tiens !


Publié dans Concerts

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