Of Time And The City - Terence Davies (2008)

Publié le par Bardamu







Terence Davies a la voix solennelle quand il parle. Il déclame de la nostalgie, de la mélancolie des époques révolues de cette vieille Angleterre, de ce port témoin de retrouvailles de familles se séparant pour une guerre en Corée, il moque la royauté s’égarant dans les fastes et les lustres pendant que le peuple dépense plusieurs jours de rationnement d’un coup pour célébrer quelques épousailles aristocratiques…

 

Le vieux port de Liverpool, les chantiers, les ouvriers, les colonnes d’émigrés Irlandais, les turbulentes grappes de gosses sur la plage, New Brighton, villégiature des classes aisées, le Mersey beat (à peine 10 secondes de Beatles dans un doc sur la ville, c’est déjà une performance), le football des années 50 et le « véritable » fair-play qui y régnait, désintéressé, sincère ; l’architecture des briques rouges, des colossales bâtisses victoriennes, de cette cathédrale catholique en tipi, en pleine construction, faisant face à la protestante…

 

Les images de ces terrains vagues, de ces lignées de rues en blocks, répétitions des mêmes maisons aux mêmes fenêtres clonées sur des kilomètres…en noir et blanc, en couleurs de plus en plus vives, Terence raconte aussi un peu de sa vie, de son homosexualité, évoquant la religion…maintenant, une des églises du centre ville est devenue un restaurant-bar à la mode où l’on peut rencontrer des footballeurs vedettes et s'arsouiller de bon coeur sur la Cains locale…

 

Il accompagne sa prose de sentences classiques : TS Eliot, Tchekhov, Marlowe répondent à Mahler et Bruckner…Les grands musées, l’hôtel de ville, un samedi soir avec la jeunesse bruyante, les souvenirs de quelques vieilles femmes…sur cette ville qui s’émancipe financièrement depuis ces dernières années, changeant son visage de plus en plus, les musiques choisies, toutes magnifiques, subliment majestueusement ce récital, cette incantation d’un passé de plus en plus lointain…

 

“It pivots around a sequence that shows utopian tower blocks being built and then falling into decay, to the tune of Peggy Lee singing The Folks That Live on the Hill. It's an elegant, angry sequence that tells a story recognizable to anyone who grew up in a city after the war.”

THE GUARDIAN

Publié dans Cinéma

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