L'entourloupe de l'exposition Gainsbourg à la Cité de la Musique
L’expo Gainsbourg est une grosse arnaque. Quelques gros piliers hideux comme des patchwork d’images « d’époques » (extraits de films, émissions, etc. ; Denise Glaser meets Andy Warhol meets velvet underground meets Pompidou, etc.), des textes du maestro lus un peu pompeusement, sa collection de médailles militaires, les manuscrits originaux de quelques chansons, celui de Rouget De Lisle et de la Marseillaise, Chopin…la véritable statue de l’homme à tête de chou…et…c’est tout ! Ah non, il y a aussi une deuxième salle…avec des pochettes de disques et 3 ou 4 pauvres ordinateurs « i-tuné » pour présenter quelques extraits…c’est bien famélique tout cela, et on apprendrait plus en regardant une soirée spéciale un mardi soir sur France 3…
Pour regarder les archives des écrans de ces fameux piliers, il faut se contorsionner au milieu des spectateurs, on se marche dessus, aucun recul appréciable sur les installations « de coins » (quel est l'intérêt de mettre un écran vers le mur à 20 centimètres de là, au juste ?) ; pas de chronologie claire, les légendes aux murs peu détaillées, très peu de pièces originales en dehors des manuscrits…
Où sont les extraits des concerts organisés par cette même Cité de la Musique pour Melody Nelson ? Le groupe japonais se réclamant de Gainsbourg ? Où sont les témoignages des fils spirituels de la brit-pop : Radiohead, The Verve, Jarvis Cocker, même le disque de reprises sorti l’année dernière (avec les kills, Cat Power, Tricky…)…où se trouve une mise en perspective des dizaines de personnalités différentes du bonhomme ? L’indigence, la judéité, le piano, les femmes, l’amour des belles lettres du XIXème siècle, la recherche perpétuelle des nouveaux sons, de Kingston à Brooklyn, les coups d’éclat de Gainsbarre…tout est parcellaire, fragmenté…tout est effleuré, frôlé, chuchoté…